Canyon du Vivaggio, 28 avril, non loin de l’aéroport de
Figari, le soleil brille, les oiseaux chantent, tout va bien (pour l’instant…)
Pendant que les autres s’amusaient comme des fous dans un
canyon ludique, le groupe des vieux (avec un jeune) se lança dans ce que
je qualifierais d’un traquenard. Le canyon du Vivaggio !
Histoire de nous mettre dans le bain, dès notre arrivée une Corse vient nous
voir pour nous prévenir que quelques années auparavant, il y a eu un mort dans
le canyon (on aurait dû avoir la puce à l’oreille).
Enfin, c’est parti !! La troupe composée d’Alex, Guillaume, Cairninator (Fefe),
Clément, Nico et moi-même (Antoine), aka le gang des Kangoos, décolle pour une «
petite » marche d’approche. Après une bonne montée de 300m de dénivelé nous
arrivons à la bifurque pour quitter le chemin principal afin de rejoindre le
canyon en contrebas. Alex est en tête de file, le groupe suit, le canyon qui
n’est déjà pas beaucoup fréquenté en haute saison, l’est encore moins en basse
comme actuellement, donc le chemin ressemble plus à du pur maquis qu’à un petit
sentier.
Passé un bon quart d’heure à se faire déchirer les jambes par une nature hostile, à se perdre (prémonitoire !) et à se faire recouvrir d’un liquide blanchâtre et visqueux (il était en grande forme celui qui est passé avant nous !)… nous tombons sur une tortue d’Hermann, génial !!


Arrivés au canyon, on mange, on part ! C’est mignon, nous
évoluons dans les sous-bois dans de l’eau aux reflets dorés (moins sexy que
l’eau de Pulischellu ou Purcaraccia mais ça a son charme). Tout se passe bien,
l’eau est fraîche mais le soleil et la bonne ambiance nous réchauffent. Nico
glisse sur chaque pierre, lui qui est en petites baskets de sport car éventrant
ses chaussures de canyon la veille.
Après un petit toboggan éjectable et un beau plat de Clément, nous arrivons à
notre première cascade. Fefe part l’installer sans mettre de main courante, les
deux pros, Guillaume et Alex, grognent. Ensuite s’enchaînent de belles vasques
avec quelques sauts, quelques toboggans, nous arrivons aux fameuses 20 min de
crapahutage dans la rivière qui s’annoncent longues.
Au final les 20 min passent plutôt vite car parsemées de plein de petits sauts
et de jolies vasques. Nous arrivons sur la grande cascade de 40 mètres où le relais
n’est qu’une simple sangle sur un arbre miteux! Mais pas d’inquiétude on la
renforce avec un morceau de corde accroché à un amas de tout petits arbres qui
je cite « sont bien ancrés dans le sol, ça va le faire ».
Donc c’est parti pour 40 m de descente en rappel avec un amarrage "super solide"…
Ensuite on arrive sur une longue main courante qui donne sur une cascade que
Guillaume va installer, la corde est trop courte. Après quelques bidouilles
c’est bon, nous passons la cascade. Il nous reste quelques obstacles, 40 min et
c’est bon, …
QUE NENNI !! Après une petite heure de marche, tout le monde commençait à
être fatigué et Alex qui nous disait toutes les dix minutes qu’on arrivait dans
dix minutes... Donc après avoir survécu à cette marche interminable, les
ronces, les mouches, les pierres glissantes… nous croyons enfin arriver car on
se retrouve devant un tag « DANGER !! », et pas d'amarrage pour continuer. Guillaume sort le drone pour faire
joujou et nous autres enlevons notre combi pour attaquer la remontée
Alors c’est parti, 10/15 min de marche dans une petite sente raide pour rejoindre un
gros chemin. Petit problème, nous n’avons rien trouvé, ni la sente ni le
chemin, mais je peux vous dire que nos jambes se rappellent encore de
l’agressivité du maquis corse.
Après quelques minutes qui nous parurent des jours dans le maquis on décide de
faire demi-tour, toujours fatigués et en plein cagnard. Après de nouveau quelques minutes
de débat on décide de prendre le long de la rivière pile où il y a écrit «
DANGER !! », on avance et tombons sur de magnifiques vasques et nous nous
posons la question de pourquoi ne sont-elles pas équipées, mais bon là il faut
avancer.
Après mille heures de marche dans cette rivière on se retrouve devant cette
énorme vasque incontournable EN SLIP. Tout le monde remet sa combi sauf moi car
j’en avais ras le bol, je me gèle donc le c.. au premier sens du terme.
Enfin, passé cette vasque, nous remarchons pendant environ dix ans, et Fefe qui
est remonté un peu pour essayer de retrouver le chemin nous crie « C’EST BON IL
EST LÀ ! Y A DES POINTS ROUGES », ENFIN !!! Cette fois-ci vraiment 10/15 min et
retour du gang des Kangoos.
Par conséquent si vous voulez vous lancer dans Vivaggio
prévoyez du temps et une débroussailleuse.
Antoine
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