Le canyon d'Eau Froide porte bien son nom

RDV chez Alex à 6h. A 6h10 on est au complet, belle perf ! Au complet ou presque : Fefe bien malade doit déclarer forfait. Bien dommage, mais on y retournera… finir ce canyon qui cette fois a eu raison de nous.

6h10 donc, ouverture du garage pour récupérer les bâtons de marche pour l’ancien de l’étape, et la bière, parfois désaltérante, mais pour ce canyon, plutôt réparatrice, réconfortante, et synonyme de "enfin fini"! Car oui, si c’est un magnifique canyon, il est long, et comme son nom l’indique, l’eau est froide, très froide !

Voiture chargée, c’est parti ! Les premières grandes discussions commencent. Jusqu’à parler, au bout de 15 min, de la bière. « La bière, mince la bière, on l’a oubliée ! » Les bâtons aussi ! Et par la même occasion, le garage est resté ouvert, face à la rue, en self-service ! Bien joué Alex…

6h30, Saône, demi-tour. Ça aurait été trop beau d’avoir été à l’heure…

9h30, Parking de Roche (Suisse, VD). Les sacs sont faits, cordes choisies et chargées (45m, 50m et 70m). Chacun a ses 10-15kg sur le dos. On est prêt à attaquer la montée. 700m de D+ pour se mettre en jambe.

Deux petites heures plus tard, on rentre au niveau de la première échappatoire, histoire de gagner un peu de temps sur le début qui n’est pas le plus intéressant de la course. Séance habillage, grignotage. Il fait… froid ! Et l’eau tient sa réputation, froide ! Gants troués s’abstenir.

C’est parti pour une descente qui s’annonce plus lente que celle de la bière le soir. Ça glisse énormément. Et en sortie d’hiver, il y a des troncs dans tous les sens, et beaucoup d’embâcles peu rassurants. Equipement à tour de rôle. Relais non chainés. « Mince mon SAR ! Je l’ai oublié dans le coffre ». Bien joué Clément. Bon, équipement limité pour Clément. On avance encore moins vite ! Mais surtout, notre potentiel covideux bouge moins, se refroidit et commence petit à petit à devenir blanc comme un linceul. Pour couronner le tout, une corde reste bloquée dans un maillon rapide! Remontée sur corde pour Guillaume. Clément entre en hibernation, c’est la douche froide ! Attente et inquiétude du troisième larron déjà au prochain relais sans visu.

Peu de temps après cet épisode, pause obligatoire. Guillaume sort des bougies. Confection d’une petite chapelle ardente, et prière en vue pour sauver celui qui ressemble maintenant à un esquimau Gervais sans le chocolat autour ? Non. Mais Clément va vite se déguiser en bonnet de grand Schtroumpf et se réchauffer avec la chaleur des bougies. 

Point chaud monté. Thermostat 10 pendant une demi-heure (on parle de degrés Celsius bien-sûr). On en profite pour tous manger un peu, et bronzer pour ceux qui avaient déjà fait carnaval cette année. Puis c’est reparti.

Encore une bonne série de rappels, et on arrive à la cascade de 43m de la passerelle. Après un beau débrayable du bas, nous voilà à mi-chemin de la montée. Il est 19h ! La nuit arrive, sortie obligatoire, tout le monde descend. Eau froide a sonné le gla-gla de notre sortie. Reste quand même une petite remontée de 3m sur une sangle avec des jolies boucles. Guillaume qui avait été héroïque, bienveillant et bien vaillant jusque-là craque ! « Mettez-moi une corde les gars ! ». Et re montée sur corde pour Guillaume !

Une bonne demi-heure plus tard, on est tous à la voiture. Changement d’habits (du chaud, du sec), rangement, et en route pour Besançon.

Et la bière !?!? Ben oui quand même ! Casse-croute et bière sur la route (sauf pour le chauffeur évidemment…). Arrivée à minuit. Une longue journée.

Il y a des jours, il vaut mieux rester au lit.

                                                                            Alex