Le fameux geyser vu du haut |
et du bas |
Depuis mes débuts en canyon, je le connais de réputation. D'après les canyoneurs français, c'est le canyon le plus technique de métropole, voir d'Europe. Certains le surnomment le Mont Blanc des canyoneurs. Moi je le surnommerai l'ogre des hautes alpes.
Nous avons profité Julian, Jérome et moi du rassemblement organisé par l'AFC dans les hautes alpes pour descendre ce canyon mythique. Arrivé jeudi soir pour 3 jours de canyon dans la vallée de Fressinières, nous avons préféré attendre le dernier jour pour le descendre.
Dimanche matin, Marie, canyoneuse avertie, que je connais déjà pour l'avoir eu comme cadre dans un stage de formation canyon, nous propose de faire la descente avec Laure et Thierry des amis d'Aix en Provence. Nous les retrouvons sur le parking, accompagnés d'un guide de canyon allemand rencontré sur le parking qui cherche des compagnons. Il nous explique que son groupe de clients allemands qu'il devait encadré cette semaine n'est finalement pas venu, et qu'après voir vu moulte et moulte voitures, remplis de divers objets hétéroclytes d'utilisation canyonistique passer devant son gite depuis 2 jours, il a choisi de tenter sa chance.
Jérome, Mickaël, Laure, Guillaume et Julian |
Nous partons donc à 7 à l'assault de la montagne, laissant les belles cascades ensoleillées de Chichin pour les gorges sombres et inquiétantes des Oules. Petit passage par la dernière vasque en dessous du pont de bois. C'est la vasque repère qui possède un système d'évaluation du débit. Aujourd'hui, le niveau de la rivière est à 2/7, c'est un niveau plutôt faible mais niveau faible pour les Oules équivaut un gros débit voir débit sportif pour un canyon classique.
D'autres groupes du rassemblement sont déjà passés les 2 jours précédents, nous savons qu'il est en condition, nous continuons la montée sereinement en discutant canyon avec nos nouveaux amis.
Laure avec sa combi étanche |
Nous sommes cependant rassuré : Alexandre, canyoneur rencontré au rassemblement l'a parcouru pour la première fois il y a 2 jours, d'après lui c'est pas si énorme que ça, mais quand même...et surtout Marie, Laure, Thierry et Mickaël possèdent une solide expérience en canyon et ont déjà dompté la bête. Personnellement, je me sens rassuré de partir avec eux, j'ai assez peu d'expérience de l'eau vive et même si je connais la théorie, je préfère être y aller avec des personnes qui en ont l'expérience.
La descente démarre par une marche en rivière avec des blocs de belles tailles et de gros gallets. Dès le début, nous laissons le soleil pour nous enfoncer dans la noirceur, l'eau est froide 8°C d'après ma montre mais je ne le ressens pas spécialement. Ça s'encaisse progressivement, nous arrivons au première obstacle, petit toboggan de 5 mètres : ça rafraîchit les idées.
A partir de là, ça s’enchaîne, quasiment pas de marche entre les obstacles :
- deuxième toboggan, 10 m avec arrivée dans une vasque tourbillonante avec un joli drossage. Je suis les conseils de Thierry, je me laisse emmener contre la falaise en positionnant mes mains et mes pieds contre le rocher, je me sers des quelques prises de main pour me déplacer jusqu'à la sortie de la vasque. Ca pousse gentiment mais ça reste gérable.
- premier saut, obligatoire, car la descente en rappel ou en toboggan nous emmèneraient directement dans la machine à laver (rappel d'eau) du pied de la cascade. Un reste de main courante permet de se maintenir pour faire un pas à droite du seuil de la cascade avant de se jeter dans la vasque devant l'émulsion dangereuse.
- premier rappel obligatoire sur ce plan incliné d'une vingtaine de mètres, ça pousse fort. En fin de
rappel, il faut prendre appui en posant son pied dans la veine d'eau pour sortir rive gauche. Je pose mon pied, mais le courant trop fort me retourne instantanément, je me retrouve sur les fesses, une partie de mon gant coincé dans le huit (je maudis la souplesse de mes gants Décath). Je me relève et ressort tant bien que mal mon gant du descendeur, Mickael est là pour me donner un coup de main. Je sors par un petit pas d'escalade, évitant la nage dans la vasque.
- deuxième rappel avec éinème nage dans la vasque.
Pendant toute la descente, sous le conseil de nos guides du jour, nous avons garder les sacs dans le dos afin d'éviter qu'ils partent seul dans les cascades suivantes. Il s'avère que la nage en eaux vives avec un sac qui flotte se révèle assez épuisante à la longue.
main courante démarrant à ras de l'eau |
Après un toboggan et un saut, nous voilà arriver au fameux toboggan en S, que nous négocierons avec la corde jusqu'au pallier intermédiaire, l'arrivée se faisant dans un rappel d'eau duquel il peut être difficile de sortir. La deuxième partie doit se faire par quelques pas sur un plan incliné plutôt glissant qui nous permet d'atteindre une petit vire en rive gauche, départ d'un saut de quelques mètres. Marie hésite, ses chaussures glissent, je pars le premier et atteint la vire sans encombre, ça tient. J'inaugure le premier la réception, 1m50 d'eau mais le sol est composé de gravier, avec un bon amorti des genoux ça passe bien.
Nous arrivons ensuite dans la partie technique, à partir de là, la sortie des vasques se fait grâce à des mains courantes qui empêche de s’engoufrer dans des cascades impraticables. Heureusement, les mains courantes sont déjà en place. J'imagine sans, la nage avec la corde dans le huit. Les mains courantes cablées ça fait via ferrata mais ça permet de sortir sans encombre.
Premier rappel de la deuxième partie, la descente hors d'eau comporte une déviation sur un petit sapin et permet d'arriver dans une grande vasque. Mickaël, Marie et Thierry partent devant équiper la suite, je reste à l'arrière avec Jérome, Julian et Laure. Julian commence à montrer des signes de fatigues, moi aussi je commence à être épuiser mais la vue sur le geyser un peu plus bas, nous donne le sourire. Je jubile intérieurement "ca y est, on y arrive, ah ah ah".
Les choses sérieuses commencent ....
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