samedi 2 novembre 2024

Entrainement canyon à Raffenot



L'aube pointait à peine, enveloppant le canyon d'une lumière glaciale. Le thermomètre affichait -4°C, une morsure aiguë qui s'insinuait jusqu'aux os. Pourtant, l'excitation dominait : deux petites heures d' entraînement et révision nous attendaient, au programme : installation relais, main courante,et rappel pour pimenter la descente.

Pour organiser cette matinée, Guillaume et Alex formèrent 2 groupes. Le premier, encadré par Guillaume, était composé de Jonathan, Clément et Greg. Le second, sous la responsabilité d’Alex, regroupait Isaac, Alain et Olivier.






Très vite, le froid s’invita comme un compagnon silencieux et oppressant. Chaque pas sur les pierres glissantes demandait une concentration extrême, chaque corde serrée entre nos mains gelées semblait voler un peu de chaleur vitale. Le premier rappel fut une mise en jambe. Mais au fur et à mesure, les parois devenaient plus hautes, les cascades plus impressionnantes.


Les heures défilèrent. La petite matinée prévue se transforma en un défi de 6 heures. Le corps, au bord de l’hypothermie, s’adapta tant bien que mal. Le mental, oscillant entre douleur et émerveillement, tenait bon, quand l’envie de renoncer s’insinuait, où à la vue d’une échappatoire, on s’offra une pause précieuse.


C’est là que Guillaume, toujours prévoyant, s’employait à préparer des soupes chaudes avec son réchaud de baroudeur, un geste salvateur qui nous redonna des forces. Pendant ce temps, Alex luttait avec des cordes emmêlées, une situation qui l’obligea à remonter pour tout démêler. Une scène à la fois éprouvante et admirable, qui témoigne de l’engagement de chacun face aux imprévus.


Mais la véritable épreuve nous attendait : la C45. Une cascade de 45 mètres, impressionnante et redoutable. L’eau glacée martelait les rochers comme un tambour. Chaque pas vers le relais installé comme un chef par Clem, semblait interminable. Les doigts et les pieds avaient abandonné toute sensation. Mais au moment où l’on bascula dans le vide, suspendus par la corde,et au débrayage de Clem, la fatigue et le froid s’effacèrent. Le paysage s’ouvrit, grandiose, et le tumulte de l’eau semblait chanter une ode à notre persévérance.


Le dernier rappel fut à la fois une délivrance et une apothéose. Arrivés en bas, exténués mais fiers, nous savions que cette journée ne serait pas simplement un exercice, mais une épreuve gravée dans nos souvenirs. Bravo à tous les compagnons, à Alex et Guillaume qui nous ont guidé, et un clin d’œil spécial au plus jeune et plus ancien d’entre nous, Isaac et Alain au surnom tout trouvé par Alex, Virolle.


                                                                                                            Greg